jeudi 28 juin 2012

Take Shelter

de Jeff Nichols avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Shea Whigham...

Un gentil papa est persuadé que la tempête du siècle va s'abattre un de ces quatre. Il entreprend de remettre en état l'abris présent dans son jardin... Quoi qu'il en coute.

Les acteurs sont impeccables, la réalisation est sobre mais terriblement efficaces et l'histoire intéressante mais punaise, on n'est pas là pour rigoler. Voir le héros sombrer doucement dans la folie (mais est-il vraiment fou ?) et dans les emmerdements ne prête pas vraiment à sourire.

Il y  un point qui me gène un peu, c'est l'aspect "encore pire que du Zola": ce type accumule plus de merdes dans la vie que Gervaise, Nana et Cosette réunies (oui, je sais, Cosette c'est Hugo, j'fais un cross-over de la misère et puis, trois noms, c'est mieux que deux, voilà !). Ceci dit, chaque élément a son importance et aucun ne semble artificiel. A la vision du flim on manque juste un peu d'oxygène, d'un truc sympa qui nous permettrait de faire une pause...

C'est certainement un flim à voir, mais il faut avoir le moral au beau fixe avant de commencer.

vendredi 22 juin 2012

Piranha 3dd

de John Gulager avec... des inconnus plus Ving Rhames et Christopher Lloyd qui viennent cachetonner ainsi que David Hasselhoff dans son propre rôle, qui fait du second degré mais qu'en fait c'est très premier degré. 

Non loin du lac où les méchants poissons ont bouffé tout le monde l'année passée, un parc aquatique va s'ouvrir. Les poissons voraces vont s'inviter à la fête. Gniap, gniap, gniap.

Autant le premier était fun, décérébré, gore, avec un peu de donzelles les seins à l'air, et réussissait à nous divertir, autant celui ci rate son coup complètement. Pourtant il y a du gore - nettement moins - et du cul - on a même droit à un full frontal au ralenti et un scène de plumard qui pourrait filer des cauchemars à certains... mais la mayonnaise ne prend pas.

Certes il y a moins de fric que dans le 1 mais ce n'est pas ça qui manque le plus. Ce qu'il faudrait c'est un scénario un poil plus subtil et un réalisateur un peu plus habile. Ici, sa volonté de vouloir faire du transgressif à tout prix et gratuitement (là, j'en suis certain, j'ai une figure de rhétorique... à tout prix et gratuitement... punaise j'en reste sans voix tellement c'est bô) est un peu trop appuyée (femme à oilp, bite sectionnée en gros plan - on ne la sectionne pas en gros plan, elle est sectionnée et on nous la montre en gros plan, la nuance à son importance... Si si - et gosse décapité...). Etre transgressif n'est pas mauvais en soi, faut-il encore bien amener la chose. Ici c'est totalement gratuit, et foutrement artificiel.

Quant à David Hasselhoff... Comment dire... S'il n'avait été là que dans 2 scènes, passe encore, mais il est présent toute la seconde moitié du flim. Outre le fait que cela soit très "parachutage de dernière minute" -Je passe par là, il y a une place ? Quoi vous avez déjà tourné la moitié ? Pas grave... Ca fini par être très très lourd.

Bref, on est foutrement proche de la grosse merde sans intérêt...

Ouai, ces deux affiches sont meilleures que le flim... C'est dire la qualité du flim.

jeudi 21 juin 2012

The Muppets

de James Bobin (et ce mec fait du cinéma.... C'est surement un pseudo), avec Jason Segel, Amy Adams, Chris Cooper et plein de marionnettes.

Walter est un fan absolu du Muppets Show. Quand il apprend que le théâtre mythique, depuis longtemps abandonné, va se faire démolir, il décide de remonter un nouveau spectacle avec toutes les anciennes gloires.

Contrairement aux précédents long-métrages avec les Muppets, ils jouent tous leur propre rôle. Les Muppets existent, ils vivent avec nous... Et ça, c'est une idée géniale. Rien que le début du flim avec le gosse qui grandi pendant que la marionnette ne bouge pas d'un poil est à mourir de rire.

A la première chanson je me suis dit "Ouh là, c'est quoi ce truc?" mais : plus le flim avance moins il y a de parties chantées et elles sont toujours faites avec une bonne dose d'auto-dérision. Globalement le flim est assez inégal - l'humour décalé omniprésent ne fonctionne pas toujours selon moi - mais certaines passages tel que le recrutement des anciens à travers les USA (où l'on voyage en mode carte) fonctionnent à merveille. La cerise sur le gâteau est le spectacle final où certains numéros ont failli avoir ma peau tellement je pleurais de rire.

A mon avis, les gosses ne vont pas comprendre la moitié des gags... mais je ne suis pas certain qu'ils fassent, en réalité, partie du public cible.

mercredi 13 juin 2012

Prometheus

de Ridley "je tourne des flims sans avoir lu le scénario avant" Scott avec Noomi "je dois casser la gueule à mon conseiller coiffure, il le mérite" Rapace, Michael Fassbender, Charlize "Je suis la seule à tenir mon rôle dans cette merde" Theron, Gye "on va me maquiller en vieux tout le long du flim car un vrai vieux coûte plus cher que moi" Pearce...

Comment résumer ce truc... Des gens sont sur une planète car il y aurait là bas les extraterrestres qui seraient à l'origine de la vie sur Terre. Mais ça va merder.

Normalement, sur le tournage d'un flim ou d'une série, il y a au moins une personne en charge de la continuité. C'est cette personne qui doit, par exemple, faire remarquer que quand Sue Ellen est montée dans la voiture elle avait une robe bleue et que donc maintenant qu'elle en descend, la robe ne peut pas être rose. Ici manifestement, personne n'occupait ce poste. Personne non plus pour vérifier la cohérence interne du scénario. On enchaîne donc les scènes - plutôt bien foutues au demeurant - sans jamais se soucier de ce qui est arrivé avant ou de ce qui pourrait arriver après.  Par exemple, deux exemples.

Les casques. Nous avons des scientifiques de compétences diverses qui explorent une planète inconnue dont l'atmosphère tue un humain en 30 sec. Ils arrivent dans un endroit où il y aurait de l'oxygène... Hop on enlève son casque. Déjà la l'idée est drôle.... Et dans toutes les scènes qui suivent, personne ne transporte son casque. Ils ne savent pas à quoi ils pourraient être confrontés, ni même s'ils ressortiront par où ils sont arrivés, mais on ne prend pas son casque. En effet, à quoi bon ? C'est juste notre vie qui en dépend. On l'a gentiment laissé au vestiaire à l'entrée, on le reprendra en sortant, ne perdez pas votre ticket les gars.

Deux scientifiques, dont un vient de balancer des sondes pour explorer l'endroit, flippent grave leur race en voyant un cadavre vieux de 3000 ans. Ils décident de rentrer au vaisseau. Ils se perdent (un des deux a balancé des sondes pour établir la cartographie des lieux juste avant). Pas de bol, ils vont devoir passer la nuit sur place, d'autant que leurs copains sont rentrés aussi au vaisseau - sans encombre, eux. On leur demande alors où ils se trouvent (alors que l'on sait qu'ils sont perdus: Où êtes vous perdus ?) et le gars donne... sa position. En résumé: il a des sondes gps, il connaît sa position... mais se perd. Question: comment a-t-il réussi son entretien d'embauche ? Tant qu'à passer la nuit là, et encore plus car il y aurait une forme de vie inconnue à 1km de leur position, pas de panique les gars , on va explorer l'endroit... Oh un joli serpent à la forme bizarre. Fuyons ? Non, non, on est mort de trouille devant un cadavre de 3000 ans, mais un serpent extraterrestre qui ferait passer le Prédator pour un premier prix de beauté, ça on va faire joujou avec genre petit, petit, viens, je vais te faire une caresse... Bardaf, monumentale erreur.

On n'est plus au stade de la simple incohérence maladroite, car toutes les scènes sont comme ça. Il n'y a aucune cohérence dans ce flim à quelque niveau que ce soit. Même le postula de base ne tient pas et est inversé durant le flim sans que jamais on nous livre la moindre explication.

Un autre exploit est aussi d'arriver à merder complètement la caractérisation des personnages: il y a 17 membres d'équipage. 17... Pas 50, pas 200, 17 ! On ne connaîtra le nom, le rôle et le destin que de la moitié d'entre eux (et encore, même parmi ceux là, certains seront oubliés par le scénariste). Les autres apparaissent au gré de certains plans sans qu'on sache trop pourquoi, ni comment. D'façon, ils disparaissent aussi tôt la scène finie...Splendide.

C'est tellement outrancier dans l'incohérence, que ça en devient drôle. On se prend à imaginer la prochaine connerie scénaristique, même la plus énorme... et c'est ça qui arrive.

Tout ça réussit l'exploit d'occulter l'aspect le plus puant du flim: l'ode à l'intelligent design (très en vogue chez les croyants de tout poil depuis que la théorie du créationnisme n'est plus jugée, même par eux, comme raisonnable). On balance aux orties 300 ans de darwinisme et des millions d'années d'évolution en une seule phrase sans que cela ne choque aucun des scientifiques présents... Waw.

A part ça c'est beau, pas trop long et si le flim prend son temps au début, je ne me suis pas ennuyé... Mais quelle merde incohérente.

Ah oui, le lien avec Alien est juste merdique et là encore totalement dénué de cohérence. Bravo Ridley. Bravo !

mercredi 6 juin 2012

Carnage

de Roman Polanski avec Jodie Foster, Kate Winslet, John C. Reilly et Christoph Waltz.

Alan et Nancy, sont chez Penelope et Michael (pas Meyers, dommage, cela aurait pu être fun). Ils ont un gros problème à régler. Le fils d'un des couples a cassé deux dents au fils de l'autre couple.

Ce qui est très très fort avec les (bons) flims américains - ou anglais - c'est leur capacité à poser des personnages en quelques secondes: quelques répliques, un regard, une situation... et hop on sait tout des personnages et des enjeux. Du coup, voir ces deux couples se déchirer pendant 1h20 - pour un sujet relativement futile - est terriblement fun, d'autant que les alliances entre protagonistes varient sans cesse au gré de la conversation. Seule la fin, un peu abrupte, m'a laissé sur ma faim...

Tout le casting est impeccable mais j'ai une préférence pour Christoph Waltz, encore une fois excellent. Ce type pourrait lire le bottin de téléphone, qu'il arriverait à rendre ça fun et intéressant.

A voir, en étant bien réveillé si c'est en VO, car ça parle beaucoup et vite !

lundi 4 juin 2012

Ghost Rider: Spirit of Vengeance

de Mark Neveldine et Brian Taylor (ouai, ils s'y sont mis à deux...) avec Nicolas Cage, une peltée d'inconnus, Johnny Withworth et... et... Totof "Hinhin" Lambert alias Totof "Je me tape Sophie Marceau et pas toi, ha !" Lambert !!

Des méchants coursent un gosse car c'est le fils du Diap' et il faut qu'il rencontre papa pour que leurs âmes fusionnent. Si ça marche, le gosse canne 'videment. Johny n'est pas d'ac.

Le premier était déjà très, très, très, très... très, très mauvais. Ici c'est pire.

Je me pose une vraie question: pourquoi ont-ils fait ce flim ? La seule réponse que j'ai trouvée: ils étaient tous contractuellement obligés de le faire. Ils l'ont fait, mais fallait que ça coûte le moins possible car on savait avant même de commencer que ça ne rapporterait rien du tout.

On a donc tourné ce machin en Roumanie, et Turquie... J'ai rien contre le principe... Sauf que là ça sent vraiment la production hyper cheap: usine désaffectée, carrière abandonnée, site historique où l'on a dit aux touristes: cassez-vous on tourne un flim, morceau d'autoroute sans un chat à des kilomètres, actrice ne sachant pas par quel bout on tient un flingue, gros plans permanents pour camoufler au mieux l'indigence des décors (qui n'en sont pas, tout est tourné sur des sites réels), encore moins d'images de synthèse que dans le 1 car ça coûte de l'oseille, soufifres sortant d'un casting local et manifestement ils n'ont pas tous bien compris ce qu'il fallait faire... En l'état on dirait un nanar récent à la Seagal.

Voir Nicolas Cage là dedans, ça fait mal.

dimanche 3 juin 2012

Shoot'Em Up

de Michael Davis avec Clive Owen, Monica Cassel, Paul Giamatti ti...

M. Smith, qui tue les gens aussi bien avec un .45 qu'avec  une carotte, va se retrouver impliqué bien malgré lui dans une sombre histoire de tueurs armés jusqu'aux dents coursant un nouveau né.

Rarement un titre aura aussi bien résumé un flim. L'ensemble du métrage se composant essentiellement de scènes de gunfight toutes plus homériques les unes que les autres. Faut pas croire, il y a quand même un scénario... enfin... une histoire...bon ok... une suites de prétextes pour que M. Smith dézingue le plus de malfrats possible, y compris quand il fait frotti-frotta avec Monica... Une scène culte !

Si le flim fonctionne, c'est grâce au recul avec le quel Clive Owen et Paul Giamatti tiennent leur rôle. Ils ont bien compris que c'était pour de rire et qu'il n'y avait pas une once de premier degré dans le scénario. La même histoire avec Chuck Norris aurait probablement été navrante de beaufitude. Ici, c'est simplement ultra-fun, et totalement décérébré.