mercredi 13 juin 2012

Prometheus

de Ridley "je tourne des flims sans avoir lu le scénario avant" Scott avec Noomi "je dois casser la gueule à mon conseiller coiffure, il le mérite" Rapace, Michael Fassbender, Charlize "Je suis la seule à tenir mon rôle dans cette merde" Theron, Gye "on va me maquiller en vieux tout le long du flim car un vrai vieux coûte plus cher que moi" Pearce...

Comment résumer ce truc... Des gens sont sur une planète car il y aurait là bas les extraterrestres qui seraient à l'origine de la vie sur Terre. Mais ça va merder.

Normalement, sur le tournage d'un flim ou d'une série, il y a au moins une personne en charge de la continuité. C'est cette personne qui doit, par exemple, faire remarquer que quand Sue Ellen est montée dans la voiture elle avait une robe bleue et que donc maintenant qu'elle en descend, la robe ne peut pas être rose. Ici manifestement, personne n'occupait ce poste. Personne non plus pour vérifier la cohérence interne du scénario. On enchaîne donc les scènes - plutôt bien foutues au demeurant - sans jamais se soucier de ce qui est arrivé avant ou de ce qui pourrait arriver après.  Par exemple, deux exemples.

Les casques. Nous avons des scientifiques de compétences diverses qui explorent une planète inconnue dont l'atmosphère tue un humain en 30 sec. Ils arrivent dans un endroit où il y aurait de l'oxygène... Hop on enlève son casque. Déjà la l'idée est drôle.... Et dans toutes les scènes qui suivent, personne ne transporte son casque. Ils ne savent pas à quoi ils pourraient être confrontés, ni même s'ils ressortiront par où ils sont arrivés, mais on ne prend pas son casque. En effet, à quoi bon ? C'est juste notre vie qui en dépend. On l'a gentiment laissé au vestiaire à l'entrée, on le reprendra en sortant, ne perdez pas votre ticket les gars.

Deux scientifiques, dont un vient de balancer des sondes pour explorer l'endroit, flippent grave leur race en voyant un cadavre vieux de 3000 ans. Ils décident de rentrer au vaisseau. Ils se perdent (un des deux a balancé des sondes pour établir la cartographie des lieux juste avant). Pas de bol, ils vont devoir passer la nuit sur place, d'autant que leurs copains sont rentrés aussi au vaisseau - sans encombre, eux. On leur demande alors où ils se trouvent (alors que l'on sait qu'ils sont perdus: Où êtes vous perdus ?) et le gars donne... sa position. En résumé: il a des sondes gps, il connaît sa position... mais se perd. Question: comment a-t-il réussi son entretien d'embauche ? Tant qu'à passer la nuit là, et encore plus car il y aurait une forme de vie inconnue à 1km de leur position, pas de panique les gars , on va explorer l'endroit... Oh un joli serpent à la forme bizarre. Fuyons ? Non, non, on est mort de trouille devant un cadavre de 3000 ans, mais un serpent extraterrestre qui ferait passer le Prédator pour un premier prix de beauté, ça on va faire joujou avec genre petit, petit, viens, je vais te faire une caresse... Bardaf, monumentale erreur.

On n'est plus au stade de la simple incohérence maladroite, car toutes les scènes sont comme ça. Il n'y a aucune cohérence dans ce flim à quelque niveau que ce soit. Même le postula de base ne tient pas et est inversé durant le flim sans que jamais on nous livre la moindre explication.

Un autre exploit est aussi d'arriver à merder complètement la caractérisation des personnages: il y a 17 membres d'équipage. 17... Pas 50, pas 200, 17 ! On ne connaîtra le nom, le rôle et le destin que de la moitié d'entre eux (et encore, même parmi ceux là, certains seront oubliés par le scénariste). Les autres apparaissent au gré de certains plans sans qu'on sache trop pourquoi, ni comment. D'façon, ils disparaissent aussi tôt la scène finie...Splendide.

C'est tellement outrancier dans l'incohérence, que ça en devient drôle. On se prend à imaginer la prochaine connerie scénaristique, même la plus énorme... et c'est ça qui arrive.

Tout ça réussit l'exploit d'occulter l'aspect le plus puant du flim: l'ode à l'intelligent design (très en vogue chez les croyants de tout poil depuis que la théorie du créationnisme n'est plus jugée, même par eux, comme raisonnable). On balance aux orties 300 ans de darwinisme et des millions d'années d'évolution en une seule phrase sans que cela ne choque aucun des scientifiques présents... Waw.

A part ça c'est beau, pas trop long et si le flim prend son temps au début, je ne me suis pas ennuyé... Mais quelle merde incohérente.

Ah oui, le lien avec Alien est juste merdique et là encore totalement dénué de cohérence. Bravo Ridley. Bravo !

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