lundi 22 juillet 2013

Gainsbourg - Vie héroïque

de Joann Sfar, avec Eric Elmosnino et plein de gens.

Bon, c'est quoi le problème des Français avec le biopic ? Là où des gens normaux font des biopics cohérents, avec des repères de lieu et de temps et pas trop de flashbacks, c'est comme si en France, on considérait le genre comme indigne ou trop vulgaire, et il serait donc nécessaire de le magnifier ou de le transcender d'une façon ou d'une autre. Le biopic sur Edith Piaf, par exemple, La môme. On choisit à peu près 14 époques différentes, et on fait une séquence qui ressemble à 1-7-13-4-9-12-2-14-1-6-10-3-14-5-8-11-1-14-5-12-3. What. The. Fuck ?

Pourtant, ce flim-ci n'est pas dénué de qualités. Le mimétisme de l'acteur avec son personnage est saisissant comme c'est souvent le cas dans les biopics (Piaf, Coluche, Morrison, Gandhi, Ali, Malcolm X) mais ici, on touche à la perfection. Et puis, il y a plein de bonnes idées. Le personnage en baudruche géante sorti d'une affiche de propagande nazie qui accompagne Gainsbourg enfant est plutôt pas mal. Son double maléfique Gainsbar qui l'accompagne sous forme de marionnette géante jusqu'au jour où ils fusionnent est plutôt bien pensé et bien utilisé.

Mais pour l'essentiel, on considère que vous savez déjà tout de la vie de Gainsbourg, et que ceci n'est pas un biopic, mais une illustration de sa vie en forme d'hommage libre et artistique. D'ailleurs, pour être sûr qu'on ne s'imagine pas qu'il est en train de faire un biopic, le réalisateur le précise lui-même en toutes lettres à l'écran. Si si. Deux fois. Une fois dans le générique de début, et une fois avant le générique de fin. Donc, on sait déjà qu'on ne va pas apprendre ou comprendre grand chose, ce qui est plutôt dommage de mon point de vue. A partir de là, le flim se compose de deux ingrédients : un best of des chansons de Gainsbourg, on entend à peu près toutes ses chansons les plus connues, presqu'en entier, et parfois plusieurs fois. Okay. Et puis ses femmes, qu'on voit se succéder les unes aux autres sans trop savoir pourquoi ni comment. Okay.

Les personnages sont atrocement caricaturaux, depuis les parents de Gainsbourg jusqu'à Bardot, Fréhel, France Gall, Vian, Greco, Birkin, ... Bon, d'accord, la plupart de ces gens *étaient* des caricatures, et pour les autres, montrer Boris Vian ou Greco en une seule et unique scène ne peut que tourner à la caricature.

Au final, je ne vois qui ça peut contenter. Les gens qui, comme moi, ne sont pas fans ni des grands connaisseurs de Gainsbourg vont être frustrés par la licence poétique prétexte à l'évacuation de toute exigence historique ou de toute cohérence scénaristique : ah tiens, j'ai 12 ans en 1943, et j'en ai 20 en 1947. Ah tiens, des enfants, il a eu des enfants, je ne sais pas, ce sont les siens ou pas, difficile à dire. A quel moment il devient chanteur ? Quand commence-t-il à avoir du succès ? Pourquoi ? Comment ? On s'en tape. Le seul épisode qui ressemble à un vrai biopic, c'est celui du concert de Strasbourg annulé par les bérets rouges, et c'est une scène filmée par les caméras de télévision que tout le monde a vu cent fois. Super, merci. Tout le reste ressemble à une évocation arty où ne sait pas démêler l'exact du romancé, le vrai du fantasmé. Un tantinet frustrant quand on a envie d'en apprendre un peu plus sur le personnage et sur sa vie.

Je suppose que le flim ne va pas ravir les fans de Gainsbourg non plus, encore que... C'est possible finalement, faudrait leur poser la question.

En bref : pas mal foutu, me suis pas fait chier, mais que c'est frustrant.

Merci à OliD pour cette excellente critique reproduite ici avec sa permission écrite. J'ai les emails. Tous ? Tous !

Pacific Rim

de Guillermo del Toro avec des robots géants et des monst' géants aussi.

Des monst'...
Quoi ? J'ai pas donné la liste des acteurs ? Mais on s'en cogne, ce sont les monst' et les rob... Ok, ça va, voilà. 

Donc, c'est avec Ron Pearlman, dans un petit rôle, fun, mais inutile. Et les autres on s'en tape. Ils sont biens, ils surjouent tous comme il faut. Ils ont bien compris, eux, que l'important ce sont les monst' et les robots géants !

Des monst' géants venant d'une autre dimension par une porte laissée ouverte au fond du Pacifique nous attaquent. Heureusement on a des robots géants pour leur casser la GL !

J'adore les flims de destruction, à ne pas confondre avec un autre genre légèrement disjoint: les flims catastrophes, c'est pas pareil. Et ici j'ai été servi. Le scénario n'est évidemment qu'un prétexte pour, non pas aligner les scènes de baston, mais pour nous les servir sur un plateau. Car une histoire, il y en a une. Prévisible, bateau, incohérente, peu développée, pas vraiment subtile mais il y en a une.

Le seul vrai point négatif ce sont les seconds rôles comiques : un Ron Pearlman inutile et deux scientifiques que l'on a envie de voir mourir dans d'atroces souffrances. On a l'impression que toutes les scènes les impliquant ont été tournées par Steven Spielberg façon la scène de l’œil dans Minority Repport. Ces scènes tombent comme de gros cheveux gras dans la soupe.

Au fait, ici point de sous texte politique sur fond historique. Il y a bien un ou deux scènes qui laissent entrevoir... non, stop, c'est un flim de robots et de monst' géants, c'est pas un flim sur la guerre d'Espagne !

Donc il y a des robots géants, des monstres encore plus géants, des bastons homériques, des immeubles pulvérisés comme on en a encore jamais vus au cinoche, le tout accompagné d'une musique excellente. C'est ça que j'étais allé voir, je n'ai pas été déçu !

Des monst' géants, des robots géants, du catch, de la destruction. Yeah !

mardi 16 juillet 2013

Fast & Furious 6

de Justin Lin avec... voir la fiche de FF5 et en plus Luke Evans, Gina Carano, Kim Kold...

Il y a un super méchant et il a un super plan pour subtiliser un super truc qui va lui permettre d'engranger une super quantité de pognon. The Rock lui, il trouve pas ça super, il est même très contrarié, alors va contacter la super équipe de Vin, d'autant que la super copine de Vin qu'on croyait super morte, en fait elle serait en super forme et vu que la famille c'est super important... Super !

Je l'ai vu il n'y a pas si longtemps que ça, et je ne me souviens pas de grand chose. Les scènes d'action sont toujours über-nawakesques, le scénar... il ne faut pas chercher à comprendre c'est impossible et il accumule les incohérences, on écrase plein de gens et tout le monde s'en fout et le scénariste ne s'est pas emmerdé avec les détails: Tu veux aller voir après ta copine qu'on croyait morte mais qu'en fait non ? Oui vas-y mon chéri, je t'aime, pas de problème.

Dans mon souvenir, le 5 était nettement plus réjouissant...Surtout après un 4 très très moyen. Avec celui ci, on repart à la baisse... La dernière scène nous annonce un sixième suite, espérons qu'ils inverseront la tendance.

Dispensable.

jeudi 11 juillet 2013

World War Z

de Marc Forster avec Brad Jolie... et plein d'autres tous dans des seconds rôles quasi insignifiants parce que bon, le héros ici c'est Brad. Normal, c'est lui qui paye et donc bon, si Tom Cruise il le fait, pourquoi lui il devrait payer des flims et qu'on voit des autres gens, hein ? Y a pas de raison.

Y a des zombies, plein, partout. Ils sont hargneux, très rapides et très contagieux. En plus de ça ils font des trucs énervants avec leurs dents... sales. Je suis sûr qu'ils puent de la gueules en plus.

Marc Forster n'est pas réellement un inconnu. Il a déjà réalisé quelques machins (très) sympas, chronologiquement et entre autres: A l'ombre de la haine, Stranger than Fiction, Quantum of Solace, World War Z... Oui, ça sent la pente savonneuse.

Rassurez-vous bonnes gens, même si la toute première scène cite ouvertement Army of the Dead, pas l'ombre d'une scène gore dans ce flim. Il ne faut quand même pas trop déconner. Du zombie, certes, mais pas de démembrement, pas de viscère répandu, pas de festin de tripes. On se contentera de dents qui claquent, d'un maquillage un peu crado et de pupilles blanches. Ceci dit, ce flim de zomblards grand public est bien fait, très spectaculaire, certaines scènes fonctionnent assez bien et on ne s'emmerde pas. Bref, c'est nettement meilleur que la purge Warm Bodies...

Par contre le scénar et Brad "Encore un gros plan sur moi, connard, c'est moi qui paye" Pitt...

Et que je vais en Thaïlande, et que je vais en Israël et que je vais ici, puis là... et chaque fois je finis par me faire courser par les monst', mais je suis le seul qui s'en sort. Ok, on a compris, pas besoin de faire une heure avec ça. Heureusement, les 30 dernières minutes changent de registre. 

Et donc Brad... qui durant tout le film nous sert sa tête de "ouai, c'est la fin du monde, mais je m'en fous". Punaise, garde cette tête là pour Ocean 14, mais ne fais pas ça ici, merde !

Alors quoi ?
Bin c'est pestaculaire, même en 2d, et je ne me suis pas ennuyé.
Vais-je un jour l'acheter en blu-ray ?
Hahaha... Jamais !

Aller plus haut, aller plus haut, où l'on oublie ses souvenirs...

lundi 8 juillet 2013

Mud (Sur les rives du Mississipi)

de Jeff Nichols avec Tye Sheridan, Jacob Lofland, Matthew Mcconaughey, Tom Sheppard, Reese Whitherspoon... Et Michael Shannon.

Deux ado veulent s'approprier une épave perdue au fond des méandres du Mississippi afin d'en faire leur cabane. Pas de bol, elle est déjà occupée par un étrange bonhomme: Mud. Il n'a pas l'air méchant, il veut juste rester discret...

Si Take Shelter - la précédente réalisation de Jeff Nichols -  vous a foutu des boutons, fuyez !

Si, a contrario, vous avez aimé Take Shelter ce flim devrait également vous combler. C'est toujours aussi lent, mais pas ennuyant, peuplé de personnages plus vrais que nature - les acteurs sont tous (Tous ? Tous !) excellents et avec un scénario faussement simple (bonne chance pour en faire un résumé). Ce bon vieux Matthew nous montre encore une fois qu'il est capable de faire autre chose que des rom-com à deux balles ou de la pub pour parfum.

A voir !